Les créances sont en souffrance depuis l’année 2015 et le défaut de paiement connaît une hausse sans précédent. Ce dernier touche à la fois les créances envers les banques et les engagements inter-entreprises.
Les cabinets spécialisés en recouvrement sont très sollicités
es professionnels du recouvrement connaissent la même situation. Les entreprises ont du mal à recouvrer leurs fonds en utilisant leurs propres moyens ; une situation favorisant le recours aux services des opérateurs spécialisés. Les dossiers confiés à ces cabinets spécialisés ont connu une hausse de 15 à 20 % sur une année.
Cette hausse s’explique par les problèmes de trésorerie rencontrés par les PME. Selon le DG d’un cabinet de recouvrement, les multinationales et grands groupes commencent eux aussi à appliquer la politique de l’Etat : retarder les paiements. Cette tendance favorise les défauts de paiement et fragilise les PME.
La concurrence rude entraîne la baisse des commissions
Cette situation de crise explique la réticence de nombreux opérateurs à honorer leurs engagements, car ils espèrent garder les liquidités à portée de main. D’autres opérateurs y trouvent leur compte et en profitent pour se financer sur le dos de leurs fournisseurs. Certains patrons se livrent à des spéculations pendant 2 à 4 mois avant de payer leurs factures.
Chez les particuliers, chômage, maladie d’un proche, excès de dépenses… sont les principales causes des impayés, d’après l’analyse des spécialistes de recouvrement. Ce qui est surprenant, c’est qu’au lieu de se réjouir de cette situation, les cabinets semblent troublés.
Contrairement à ce que l’on peut penser, une telle situation ne joue pas du tout en faveur des cabinets de recouvrement. Ces derniers ont une obligation de résultat et ne sont payés que sur les créances récupérées. La hausse du taux d’impayés n’apporte vraisemblablement pas plus de chiffres d’affaires à ces cabinets. C’est même tout le contraire puisque la hausse du nombre de dossiers qui leur sont confiés entraine l’augmentation des charges fixes. Ils affirment aussi avoir du mal à maintenir le même niveau d’efficacité (et le même taux d’encaissement) sans déployer deux à trois fois plus de moyens financiers, de temps et d’efforts. Des difficultés auxquelles vient s’ajouter un autre problème : la difficulté à localiser les débiteurs.
Localiser les débiteurs en 45 jours permet de ramener le taux d’encaissement à 30 %. Au-delà de ces 45 jours, les chances augmentent et plus de la moitié de la facture est souvent récupérée, mais les commissions augmentent aussi en même temps. Bien sûr, les commissions dépendront du dossier, des parties en litige (particulier, entreprise ou établissement financier), de l’ancienneté de la créance et de la procédure à engager.
Les commissions ont beaucoup baissé à cause de la concurrence qui est très rude. Elles vont de 5 à 15 % pour les dossiers inter-entreprises, contre 10 à 15 % pour les créances des sociétés financières dont les montants sont moins importants.