Depuis quelques année et même si le nombre de défaillances a diminué, il n’en demeure pas moins que le retard de paiement reste une des causes essentiels au dépôt de bilan
La question reste donc d’actualité, quels outils et moyens existent pour combattre les retards de paiement ?
Des moyens légaux :
– Pénalités de retards et indemnités forfaitaire
– Amende administrative en cas de non respect des délais de paiement convenues entre les parties
– Contrôle par les commissaires aux comptes du respect des délais de paiement fournisseur des entreprises devant être certifiés par ses derniers.
– Publication des entreprises sanctionnées
Des axes macro-économiques :
- La facturation électronique, qui sera obligatoire pour tous d’ici 2020
- L’unification des modèles de factures, sujet de réflexion en cours par Pierre PELOUZET, Médiateur des relation inter-entreprises.
Deux thèmes qui permettrons de réduire certaines causes de retards de paiement liées à la traçabilité de l’envoi et de la réception de la facture dématérialisée et aux exigences non légales mais incontournables imposées par les grandes entreprises sur le contenu des factures à leur émettre.
Des axes micro-économique :
- Des process formalisés et cohérents avec la stratégie globale de l’entreprise.
- Des indicateurs clés afin de contrôler tout dérapage de son activité.
- Un outil de facturation adapté
- Une gestion des retards structurée (process, logiciel et rigueur)
Malgré ces outils et moyens de gestion, le retard persiste en France et la coupable n’est pas que structurelle mais aussi culturelle. Le cash est un tabou en France.
On aime vendre, facturer mais pas recouvrer.
On parle chiffre d’affaires et qu’en est-il de la trésorerie.
On aime les indicateurs commerciaux mais pas financiers.
Le marketing, la communication et la commercialisation c’est glamour, la finance c’est administratif.
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On aime les grandes enquêtes de satisfaction client mais saviez-vous que la gestion du Poste Client implique d’écouter ces clients et de détecter la cause du retard : une source inépuisable sur la satisfaction client côté prestation mais aussi côté relation commerciale, qualité de suivi, qualité d’écoute, qualité de réactivité. Encore faut-il avoir la bonne personne à cette fonction qui saura détecter, écouter et surtout travailler avec les équipes internes pour remonter l’information.
Et oui, le blocage d’un paiement résulte très souvent d’un problème lié à la prestation ou au suivi administratif du client.
Cette réticence est assez étonnante quand on sait que tout dirigeant a, dans ses objectifs, la croissance de son entreprise qui ne peut passer par une gestion exclusive de son chiffre d’affaires. En effet, pour augmenter son salaire, embaucher, sous-traiter, acheter, investir …. il faut du cash. Alors pourquoi ne pas aller jusqu’au bout de la démarche en maîtrisant son entreprise dans tous ses aspects.
Combien de fois ai-je entendu : « c’est bon mon expert-comptable gère ». Mais que gère-t-il?; comment ? où en est-il? que disent les clients pour justifier ce retard ? … Mais au fait , les clients sont-ils appelés ou est-ce exclusivement de la relance par mail ? Qui connait suffisant votre entreprise pour répondre aux litiges commerciaux, techniques ou comptable; quel lien a-t-il avec votre client , comment se présente-t-il, a-t-il le temps pour suivre le volume confié, appeler quand les clients sont disponible ?
Il en va de même avec le comptable ou l’assistante en interne a qui ont attribue cette tâche sans se demander si le collaborateur a le temps nécessaire pour gérer tout le poste client, les compétences pour répondre à toutes les demandes, tous les litiges, travaille-t-il de concert avec les autres services pour résoudre les problèmes, chercher des solutions pérennes, a-t-il suffisamment de recul pour avoir une vision globale des process défaillants impactant les paiements…
On peut déléguer, mais pas délaisser.
Un dépôt de bilan implique que la trésorerie disponible ne permet plus de faire face aux dépenses.
La première source de financement sont les clients, la maîtrise est donc vitale.
Le meilleur moyen de combattre les retards est donc avant tout une bonne gestion interne. Ceci sera la base pour améliorer les process, sécuriser le chiffre d’affaires généré, donner les éléments de réflexion pour un financement extérieur.